Connect with us

Série TV

Misfits, une série en montagne russe

Dans la catégorie des OVNI de la télévision, nous avons Misfits, une création originale de Howard Overman pour la chaîne britannique du nom de E4. À sa sortie en 2009, la série a considérablement surpris les spectateurs puisqu’elle offrait une nouvelle façon d’exploiter et d’associer la science-fiction et le fantastique. La série a tellement plu qu’elle s’est vue attribuer le prix de la meilleure série dramatique en 2010 et de la meilleure production en 2011 aux BAFTA Awards. La première saison a donné suite à 4 autres, et elles sont toutes différentes les unes des autres. En effet, il y a eu des hauts et des bas selon les saisons, et nous allons voir pourquoi Misfits est une série en montagne russe.

Nathan, Simon, Curtis, Kelly, Alisha et Gary sont des jeunes adultes devant effectuer des travaux d’intérêt général (TIGe). Alors qu’ils peignent des bancs, la foudre s’abat sur eux. Progressivement, ils vont se rendre compte que l’orage leur a attribués des super-pouvoirs, mais ceux-ci ne vont pas leur faire du bien. C’est le début des ennuis pour ces jeunes déviants de la société.

Saison 1 : la montée jusqu’au sommet

Le premier épisode de la première saison ne perd pas de temps et plonge directement le spectateur dans le vif du sujet : la gérance des pouvoirs. Comment les jeunes vont-ils arriver à s’en sortir avec ce qui leur tombe dessus ? Quelques jours après avoir été frappés par la foudre, ils commettent déjà un meurtre ; ils tuent leur éducateur spécialisé/agent de probation, car celui-ci était littéralement devenu fou à cause la foudre. Inutile donc pour la bande de jouer aux héros puisque leur premier action fut de tuer une personne. Toutefois, aucun d’entre eux ne désire faire le bien avec ces pouvoirs. Tout ce qu’ils veulent c’est terminer leur TIGe pour reprendre une « vie normale ». Malheureusement, ce ne sera pas le cas puisque le meurtre de leur agent de probation va en entraîner d’autres.

Au fil des 6 épisodes, le public apprend à connaître davantage les personnages. Il y a d’abord Nathan (Robert Sheehan). Ce garçon aux bouclettes incarne parfaitement le gros connard, c’est-à-dire celui qui ne se soucie de personne hormis sa propre lui-même. Il voit à peine son père, et sa mère l’a chassé de la maison familiale. Il vit donc au centre communautaire, là où les jeunes se rassemblent avant d’aller ramasser les déchets dans le quartier. Il est le dernier à découvrir son pouvoir ; il faut attendre qu’il meurt pour se rendre compte qu’en fait, il ne peut pas mourir ! Vient ensuite le tour de Simon (Iwan Rheon) qui a tenté de brûler la maison de son bourreau. Au sein de la bande, il est invisible… C’est donc pour ça qu’il obtient l’invisibilité comme pouvoir. Cependant, il va progressivement s’affirmer comme un membre important puisqu’il est celui qui réfléchit et propose des solutions, contrairement aux autres… À côté de Simon, il y a Curtis, un jeune athlète prometteur destiné à briller aux JO de Londre avant de toucher le fond suite à une affaire de stupéfiants. Curtis (Nathan Stewart-Jarett) peut remonter le temps ; comme pour montrer son souhait d’avoir une chance de corriger ses erreurs et repartir sur de bons rails. Sauf que quand il parvient à changer son passé, son avenir en subit les conséquences… Ah làlà, dur dur les lois des voyages temporels… Enfin, il y a Kelly (Lauren Socha) et Alisha (Antonia Thomas). Kelly est la dure à cuire du groupe, la fille très sensible et nerveuse prête à fracasser le premier qui se moque d’elle. Sa capacité de lire les pensées des gens lui permet d’enfin savoir ce que son entourage pense d’elle ; chose qu’elle a toujours voulu, mais ce qu’elle entendra mentalement ne va pas lui plaire… Enfin nous avons Alisha, une jeune femme pourrie gâtée, arrogante, mais dotée également d’une sensibilité profonde et d’un réel manque de confiance. Son pouvoir est très original : lorsqu’elle entre en contact avec une personne, celle-ci veut automatiquement lui faire l’amour. Ce pouvoir lui fait croire que les gens lui portent attention, ce qui n’est bien sur pas le cas.

A LIRE  Critique : V, la série inachevée

Misfits offre donc aux spectateurs un panel de personnages intéressants, bien développés et parfois même burlesques, ainsi que des pouvoirs originaux puisque les individus que les héros rencontrent leur en font voir de toutes les couleurs. Mais cette première saison ne se résume pas qu’à des quiproquos, non ! Il y a aussi une histoire derrière. En effet, suite à la mort de Tony, l’agent de probation, sa femme, Sally, va se mettre à sa recherche et la bande des 5 se place en pôle position dans sa liste de suspects potentiels. Le final de la saison est grandiose et se termine par des morts et encore des morts !

Saison 2 : le top du top

Les bases de la première saison ayant été posées, la série suit son cours avec des épisodes encore plus décalés. Les héros rencontrent sur leur chemin un tueur pensant être dans un GTA-Like, un tatoueur malicieux et pervers, une métamorphe déjantée, un gorille et… Jésus. Ou du moins, un mec qui prétend l’être. La saison 2 va se concentrer sur comment les jeunes utilisent leur pouvoir au quotidien. Pour Nathan, ça va être d’essayer de ne pas mourir. Curtis, ne sachant pas contrôler son pouvoir, il ne s’en sert qu’accidentellement. Kelly, elle, préfère ne pas lire les pensées des autres. En ce qui concerne Alisha, elle arrête de profiter de son pouvoir pour se taper des mecs… Quant à Simon, il est le seul à penser qu’il faudrait utiliser les pouvoirs pour venir en aide aux gens. Cette saison surfe sur la vague de la première et parvient à faire mieux. D’ailleurs, tous les acteurs principaux ont été nommés aux BAFTA suite à leur prestation dans la série. Cette saison 2 permet aussi à Misfits de se populariser à l’étranger. En effet, c’est en 2010-2011 que la série arrive sur les écrans francophones et fait parler d’elle. La Fan Base s’élargit et les britanniques réussissent encore à conquérir un public étranger avec quelque chose de frais et inattendu.

Saison 3 : le tournant vers la redescente

Coup de théâtre à la fin de la saison 2, Robert Sheehan, l’interprète de Nathan, décide de quitter la série. Le jeune acteur irlandais désire se lancer dans une carrière cinématographique à l’étranger (en Amérique donc). Cette annonce s’interprète comme un poignard dans le coeur par les fans. Nathan, le personnage préféré de beaucoup d’aficionados, l’âme vivante de la série, fait ses adieux dans un épisode spéciale diffusé exclusivement sur Internet. Dans ce même épisode, le public découvre alors son remplaçant : Rudy Wade (Joe Gilgun). Et c’est avec lui que la série va commencer à diviser les fans. Certains le voient comme un renouveau, d’autres comme une pâle copie venue combler le vide laisser par Nathan. Ceux qui stipulent cela n’ont pas totalement tort puisque Rudy, à ses débuts, fait exactement tout ce que Nathan faisait. Il agresse le distributeur pour avoir des confiseries gratuites, il parle de sexe de manière abusive et décomplexée, il aime les Cornetto et il mitraille des feintes chaque fois que la caméra se pointe devant lui.

Le départ de Nathan n’a pas aidé, puisque les scénaristes ont perdu l’inspiration pour cette troisième saison. Les épisodes sont mous et vite oubliables, à part peut-être ceux avec les zombies et les nazis… Il ne se passe pas grand-chose dans cette saison, et c’est bien dommage, puisque la série va peu à peu perdre des fidèles trop dégoûtés par le départ de Robert Sheehan. Et ce n’était que le début… À la fin de la saison, Alisha est tuée, tandis que Simon, qui a changé de pouvoir, remonte le temps pour la sauver. Cependant, son pouvoir ne lui permet pas de revenir dans le présent. Il reste donc coincé dans le passé. Cette trame annonce alors le départ d’Antonia Thomas et Iwan Rheon qui se consolera avec Game of Thrones et son album musical. Du côté des fans, par contre, c’est la catastrophe ; ils sont abattus. Parmi les acteurs originels, il ne reste plus que Curtis et Kelly.

A LIRE  Le féminisme et le changement de genre dans l'industrie audio-visuelle

Saison 4 : la chute

Avec Nathan Simon et Alisha absents, beaucoup se disaient que ça ne pouvait pas être pire. Ils se trompaient. Quelques semaines avant le début du tournage de la saison 4, l’actrice Lauren Socha, l’interprète de Kelly, est condamnée à faire de la prison suite à des propos racistes envers un taxi-man… La production fait alors intervenir de nouveaux personnages dans l’histoire via un tout nouveau casting. On voit alors apparaître Jess (Karla Crome), Finn (Nathan McCullen), Alex (Matt Stokoe) et Abby (Natasha O’Keeffe) aux côtés de Rudy et Curtis. Le personnage de Kelly est banalement « expulsé » de l’historie. Son petit copain, Seth (Matthew McNulty), raconte à Curtis et Rudy qu’elle est restée en Ouganda pour désamorcer des mines avec son nouveau pouvoir ; acte qui ne colle pas vraiment avec la personnalité de Kelly…

La série repart donc avec de nouveaux personnages pour de nouvelles aventures, mais la mayonnaise ne s’associe pas avec la bolognaise… Comprenez par là qu’il faut réellement lutter pour pouvoir apprécier cette quatrième saison. Elle n’est pas à jeter, loin de là, mais elle est beaucoup moins bonne que les deux premières, par exemple. Hormis peut-être le personnage de Finn qui est involontairement drôle, les autres perdent tout intérêt. Et cerise sur le gateau, Curtis se suicide durant le quatrième épisode de la saison. Il était le dernier membre originel encore visible à l’écran et en se suicidant, il met fin à l’identité Misfits. Pour beaucoup, la série est morte à cet instant-là, même si d’autres considérait qu’elle l’était depuis le départ de Nathan…

Saison 5 : la remontée avant la rechute

Après la quatrième saison dispensable, les attentes pour cette cinquième et dernière saison n’étaient pas nombreuses. Et pourtant, celle-ci remonte quand même la pente et arrive à offrir des épisodes presque aussi énormes que dans les deux premières saisons. Misfits retrouve son niveau et les nouveaux personnages attirent enfin l’attention ; surtout celui de Rudy (il était quand même temps…). On retrouve la dynamique et l’humour des débuts de la séries ainsi que des histoires complètement barges, comme la première, par exemple, dans laquelle Alex est obligé de sodomiser des personnes afin de les déposséder du démon. Tout se passe merveilleusement bien pour cette dernière saison SAUF son final… Mais quelle fin décevante ! Après un épisode dans les normes, celui-ci ne clôture pourtant pas la série. Il laisse un certain espoir de revoir les héros dans un futur proche ou lointain. La série ne se termine pas comme une série, mais plutôt comme une saison. Laissant penser que tout ce qui s’est passé avant n’a pas vraiment eu d’importance…

En 5 saisons, Misfits en a fait voir de toutes les couleurs avec des rebondissements à l’intérieur et à l’extérieur de la série. Le changement d’acteurs a bouleversé bon nombre de personnes, alors que c’est une pratique assez courante des séries britanniques de changer d’acteurs au fil des saisons (Doctor Who, Skins, Inspecteur Barnaby). Malgré les quelques baisses de vitesse avec les troisièmes et quatrièmes saisons, la série s’inscrit tout de même parmi les plus appréciées du public des 16-25 ans. Les américains envisageaient même d’en faire une adaptation. Misfits incarne la fraîcheur. La série avait clairement une histoire compacte et nous l’a raconté de façon concrète, malgré les petits soucis que la production a pu engrangé. Ces bémols ont certainement eu un impact conséquent sur le dénouement de la série, mais l’âme tout de même su difficilement rester la même.

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Advertisement
Connect
Newsletter Signup