Cinéma
Critique : A Star Is Born
A Star is Born, où la redécouverte de deux célébrités. Connus et acclamés dans le monde entier, Bradley Cooper et Lady Gaga s’essayent (enfin) à quelque chose de nouveau. Premier long-métrage pour l’acteur de 43 ans et première prestation en tant qu’actrice principale pour Lady Gaga, le film de 02 heures et 16 minutes est une réussite.
On pourrait penser que Bradley Cooper a choisi la solution de facilité en décidant de réaliser une version modernisée d’Une Etoile est Née, mais il n’en est rien. Sorti en 1976, le long-métrage était lui-même le remake du film de 1954 avec Judy Garland et de l’original, en 1937.
Pour commencer, il est primordial de saluer la prestation de Lady Gaga dans ce premier rôle au cinéma. Naturelle et presque timide, la jeune femme nous dévoile l’opposé de ce que l’on avait pu connaître lors de ses derniers shows. Et la jeune femme le dit elle-même dans le film : les producteurs apprécient sa voix peu commune mais ne la trouvent pas assez belle pour lui donner sa chance. Mais le moment où Lady Gaga crève vraiment l’écran, c’est sans aucun doute dès qu’elle se met à chanter : dès lors, les émotions ressurgissent et le public est galvanisé. Quant à Bradley Cooper, il est aussi devant la caméra : ce dernier nous livre ici une des plus belles performances de sa carrière. Charismatique et viril, Cooper incarne avec brio une star en déclin. On retiendra tout de même un point négatif : sa voix caricaturale de vieux crooner en devient presque irritante (VO uniquement).
La première partie du long-métrage ne laisse aucun temps mort et permet d’introduire la rencontre entre Gaga et Cooper en beauté. L’histoire atteint son apogée au moment de la chanson Shallow. Monumentale, elle est à la hauteur de la bande originale. La seconde partie sera plus parsemée : les titres seront plus commerciaux et moins personnels, tandis que l’intrigue perdra de son rythme. Cette dernière, assez simpliste, n’aborde malheureusement pas assez en profondeur sa critique de l’industrie musicale américaine. Le scénario met néanmoins en lumière la notion de célébrité et les contraintes qui vont avec. Ainsi, on assiste peu à peu à une artificialisation de Ally (interprétée par Lady Gaga) au fur et à mesure de sa fulgurante ascension au sein du star-système.
La mise en scène est réussie et les plans, classiques, n’en restent pas moins très esthétiques. Bradley Cooper manie d’une main de maître la caméra lorsque Jackson Maine (Cooper) et Ally (Gaga) chantent sur scène : passion, allégresse et complicité sont retranscrits avec brio.
A Star is Born est donc un beau film musical. Bradley Cooper et Lady Gaga, transformés en duo amoureux, ne pouvaient que transcender l’écran : c’est désormais chose faite.