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Jeu Vidéo Coup de projecteur

Coup de projecteur sur : God of War, le renouveau de la série

Chante, ô Muse, la colère de Kratos, fils de Zeus, colère funeste, qui causa tant de malheurs aux dieux, qui précipita dans les enfers les âmes courageuses de tant de héros, et rendit leurs corps la proie des chiens et des vautours1. Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif : celui qui pilla l’Olympe dans sa quête de vengeance, qui pendant des années erra, voyant beaucoup de lieux, découvrant beaucoup d’usages, souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme. A nous aussi, fille de Zeus, conte un peu ces exploits2

Treize ans et six opus n’auront ainsi pas suffi à assouvir l’ineffable déferlement d’ire du dieu de la guerre. Après s’être heurté aux abrupts versants de l’Olympe, Kratos est de retour dans un nouvel épisode prenant à contre-pied les fondements mêmes de la licence. Exit la mythologie grecque, entre dieux nordiques et montagnes enneigées, ce nouveau God of War s’inscrit dans un univers aux effluves de mythologie nordique. Le dépaysement est quasi total donc, et le défi pas des moindres : innover, surprendre, tout en conservant l’essence de la série; tel est l’olympien dessein de Santa Monica Studios. Ergo, à un peu moins de trois mois de la sortie de God of War sur PlayStation 4 (le 20 avril prochain), il convient de s’appesantir sur les mécanismes scénaristiques et de gameplay de cette nouvelle odyssée qui a vu un Kratos métamorphosé s’échouer sur les rives d’amertume de l’Europe du Nord.

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Un Kratos métamorphosé donc, puisque étonnamment quiet et vulnérable (autant que puisse l’être un dieu de la guerre !). Il semblerait en effet que le fléau qui avait jadis ravagé bien des contrées, broyant et exterminant tout sur son passage, s’est assagi avec les années. Dans ce God of War, on retrouve ainsi un Kratos plus modéré, bien déterminé à assumer son nouveau rôle de figure paternelle. Et il s’agit véritablement là de la grande nouveauté de cet opus. Un peu à la manière d’un The Last of Us, la présence d’Atreus aux côtés de son père devrait offrir une pléthore de possibilités, aussi bien scénaristiques que de gameplay. Malgré son jeune âge, la progéniture de Kratos aura ainsi bien des utilités, que ce soit pour lancer des attaques en duo, tirer des flèches sur les ennemis pour les étourdir, ou encore déchiffrer d’anciennes runes (dont la traduction devrait permettre d’accéder à certaines parties du jeu). Atreus aura par ailleurs la capacité d’apprendre de nos actions et de gagner en expérience. En outre, l’évolution de la relation entre Kratos et son fils devrait constituer le fil d’Ariane du récit, apportant une profondeur nouvelle et bienvenue à l’affabulation de cet opus.

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Une intrigue qui se veut plus riche donc, mais aussi d’avantage pérenne. Là où les précédents God of War nous tenaient en haleine un peu plus d’une dizaine d’heures, ce nouvel épisode devrait proposer une aventure de 25 à 35 heures, plus que jamais portée vers la narration. Un changement de cap qui se reflète également dans le positionnement même de la caméra, dorénavant à la hauteur des épaules de Kratos, pour plus d’intimité. Si cette nouvelle position implique que Kratos ne pourra plus sauter – pour des raisons pratiques -, elle fait toutefois la part belle à l’environnement qui pourra et devra être utilisé lors des combats afin d’en modifier l’issue.

[1] Adaptation de la traduction de Jean-Baptiste Dugas-Montbel de l’Iliade, chant I, vers 1-7.
[2] Adaptation de la traduction de Philippe Jaccotte de l’Odyssée, chant I, vers 1-5.

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